Le canard, la mort et la tulipe

Dès 7 ans
Durée : 50’
Rencontres du Théâtre jeune Public Huy 2025
22-23.08.2025 Salle de Gym Ipes Huy
Distribution :Paul Decleire, Violette Léonard ; mise en scène : Ariane Buhbinder ; adaptation : Ariane Buhbinder, Paul Decleire, Violette Léonard ; scénographie : Clémence Thiery ; constructions : Hélène Meyssirel, Clémentine Gomez ; marionnette, masque : Anaëlle Impe ; création éclairages ; Jérôme Dejean ; choix musicaux : Paul Decleire ; régie ; Aude Rambaud ou Danaé Toumpsin ; remerciements : Michel Villée, Isabelle Airaud, Barbara Sylvain ; diffusion : Mademoiselle Jeanne, Anne Hautem, Annaïg Bouguet, Cassandre Prieux ; photo © arole Cuelenare Province de Liège ; illustration, graphisme : Jérémie Dequean ; production : La Berlue ; coproduction : L’Anneau
Lire : Wolf Erlbruch « Le canard, la mort et la tulipe », Genève, La Joie de Lire, 2007, 40 p. (traduction : Danièle Ball)
Michel Voiturier — 10 septembre 2025
Humaniser le mot ’mort’
Deux personnes sans âge précis dialoguent aux abords d’un étang. La conversation aboutit à évoquer la mort. Sujet délicat. Thème essentiel puisque toute vie, jusqu’à preuve du contraire, finit par elle. Le duo se transforme en personnages pour tenter d’approcher cette réalité sans qu’elle soit dramatisée, anxiogénée.
Avec subtilité, délicatesse, ce transfert de personne à personnage est bien un des sortilèges du théâtre. Il lui est possible de passer de la sorte d’une réalité à une fiction qui sera le reflet de cette réalité. Du coup voilà la Mort en dialogue avec Le Canard. De la même manière que deux gosses inconnus l’un de l’autre, jouant dans un parc, finissent souvent par s’amuser ensemble comme s’ils étaient voisins-voisines de palier ou copains-copines de classe. Disparues donc l’appréhension, la méfiance, la suspicion, voire l’angoisse.
Violette Léonard et Paul Decleire sont successivement et simultanément des habitués du lieu suggéré par le décor et les protagonistes de cette histoire devenue une fable. Le public enfantin qui les voit et les écoute en arrive à partager ses propres interrogations à propos de la fin de vie, aux peurs qui s’y relient, à l’impossibilité d’y échapper qu’il s’agisse d’un humain familial ou d’un animal familier.
Que l’on soit adulte ou écolier, cette représentation toute en finesse de jeu, en luminosité d’atmosphère, en évidence des symboles utilisés, restera en mémoire comme un moment privilégié durant lequel des vérités compliquées et dures se laissent apprivoiser en toute complicité par un travail d’acteurs élégant, efficace, convaincant.