POp!

« On quitte la danse, mais on reste dans le mouvement et le non verbal avec POp! de L’Anneau. Mime et complicité sont au rendez-vous de ce spectacle visuel qui joue sur les contrastes et le comique à répétition dans un registre clownesque où claquent les portes, où s’ouvrent les tiroirs, où se déploient des bras inattendus au sortir d’une armoire pleine de ressources mais aussi de cravates, de chaussettes dépareillées, de soutiens gorge ou de robes de bal. De quoi se déguiser à l’infini, devenir l’autre et se jouer des apparences pour désarçonner les spectateurs.

Parti d’une garde-robe blanche, comme cette page sur laquelle tout reste à écrire, un pantin aseptisé et asexué découvre peu à peu la vie, ses couleurs, ses sourires, ses surprises, sa pilosité, ses questionnements, son autre.

La scénographie esthétique et inventive de Sylviane Besson sert la mise en scène ludique d’Ariane Buhbinder et son propos autour de l’identité interrogée dans le miroir. Qui suis-je? Puis-je devenir l’autre? L’habit fait-il le moine? Doit-on vraiment rentrer dans les cases et les tiroirs?, se demande-t-on, notes d’humour à l’appui, dans ce POp! qui manque parfois de tension dramatique mais qui plaira certainement aux enfants dès 6 ans. Belle approche du mime et rires en perspective. »

Laurence Bertels — La Libre Belgique, août 2023

 

On s’amuse aussi drôlement chez l’Anneau Théâtre mais pour un public un peu plus grand (dès 6 ans) et sur un thème plus costaud. Car les Rencontres de Huy n’échappent pas à la lame de fond qui traverse actuellement la société : la question du genre. Même les enfants ont donc droit à leur spectacle pour interroger le masculin et le féminin. Comment construit-on son identité ? L’Anneau y répond avec POp !, une pièce sportive lovée dans une boîte à jeu en forme de commode avec placards et tiroirs à surprises. C’est d’abord un nouveau-né qui sort de cette penderie gigoteuse. Extrait de l’armoire comme le poussin sort de son œuf, cet être balbutiant, tout habillé de blanc, va partir à la découverte de son corps, de son image, de ses goûts.

Impossible de révéler toutes les irruptions inattendues qui surgissent de la grande boîte dépliable. Robes, épées, cravates, chaussettes, jambes, bras : chaque élément entraîne le protagoniste à essayer toutes sortes de formes, couleurs, styles, jusqu’à ce que la rencontre avec un reflet pour le moins fuyant ne vienne brouiller un peu plus sa quête. Si certains ressorts sont un peu binaires — bleu versus rose, chevalier versus princesse — et si certains passages manquent un peu de nerf, l’ensemble ravira à coup sûr les enfants, avec ses parties de cache-cache entre cintres et tiroirs baladeurs.

Catherine Makereel — Le Soir, août 2023